dimanche 24 juin 2012

Médina de Marrakech


Fondée en 1070-1072 par les Almoravides (1056-1147), Marrakech fut longtemps un centre politique, économique et culturel majeur de l'Occident musulman, régnant sur l'Afrique du Nord et l'Andalousie. Des monuments grandioses remontent à cette période : la mosquée de la Koutoubiya, la Casbah, les remparts, les portes monumentales, les jardins, etc. Plus tard, la ville accueillera d'autres merveilles, tels le palais Bandiâ, la medersa Ben Youssef, les tombeaux saâdiens, de grandes demeures, etc. La place Jamaâ El Fna, véritable théâtre en plein air, émerveille toujours les visiteurs.

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse
Fondée en 1070-1072 par les Almoravides (1056-1147), capitale des Almohades (1147-1269), Marrakech fut longtemps un centre politique, économique et culturel majeur de l'Occident musulman, régnant sur l'Afrique du Nord et l'Andalousie. Des monuments grandioses remontent à cette période : la mosquée de la Koutoubia dont l’incomparable minaret de 77 mètres, monument essentiel de l’architecture musulmane, est l’un des grands repères du paysage urbain et le symbole même de la Cité, la Casbah, les remparts, les portes monumentales, et les jardins. Plus tard, la ville accueillera d'autres merveilles, tels le palais Badiâ, la medersa Ben Youssef, les tombeaux saâdiens, le palais Bahia, et de grandes demeures. La place Jamaâ El Fna, inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel, est un véritable théâtre de plein air qui émerveille toujours les visiteurs. Grâce à sa conception d’origine toujours conservée, ses matériaux de construction et de décoration perpétuellement utilisés et son environnement naturel (notamment les Jardins de l’Aguedal, de la Ménara et la Palmeraie dont la plantation est attribuée aux Almoravides) encore protégé, la médina de Marrakech jouit de toutes ses composantes initiales aussi bien culturelles que naturelles qui lui confèrent une Valeur universelle exceptionnelle.

Critère (i) : Marrakech abrite un nombre impressionnant de chefs-d’œuvre de l’architecture et de l’art (remparts et portes monumentales, mosquée de la Koutoubia, tombeaux saâdiens, ruines du palais Badiâ, palais Bahia, bassin et pavillon de la Ménara) dont chacun pourrait justifier, à lui seul, une reconnaissance de la Valeur universelle exceptionnelle.
Critère (ii) : La capitale des Almoravides et des Almohades a joué un rôle décisif dans le développement de l’urbanisme médiéval. La capitale des Mérinides, Fès Jedid (la Nouvelle), partie intégrante de la médina de Fès, inscrite en 1981 sur la Liste du patrimoine mondial, est une adaptation du modèle urbain antérieur de Marrakech.
Critère (iv) : Marrakech, qui a donné son nom à l’empire marocain, est l’exemple achevé d’une grande capitale islamique de l’Occident méditerranéen.
Critère (v) : Dans les 700 hectares de la Médina, l’habitat ancien, devenu vulnérable du fait de l’évolution démographique, représente, avec son lacis de ruelles, ses maisons, ses souks, ses fondouks, ses activités artisanales et commerciales traditionnelles, un exemple éminent de ville historique vivante.

Intégrité (2009)
La délimitation du bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial est correctement définie par ses remparts d’origine qui renferment tous les attributs architecturaux et urbanistiques nécessaires à l’expression de sa Valeur universelle exceptionnelle. Une révision de ces limites est envisagée pour mieux assurer la protection de l’environnement du bien.
L’intégrité est néanmoins rendue vulnérable en raison de pressions du développement urbain, d’altérations non maîtrisées portées aux élévations et aux matériaux de construction des maisons, de l’abandon des Khettaras (galeries souterraines de drainage) et de l’exploitation des palmeraies.

Authenticité (2009)
Les remparts, la mosquée de la Koutoubia, la Casbah, les tombeaux saâdiens, les ruines du palais Badiâ, le bassin et le pavillon de la Ménara sont des exemples des nombreux monuments qui reflètent clairement la Valeur universelle exceptionnelle du bien. L’authenticité de la structure urbaine interne et des monuments est restée intacte. Elle est assurée par une main-d’œuvre qualifiée effectuant des restaurations selon les normes en vigueur. Les reconstructions et les réaménagements qui se font au sein du centre historique respectent généralement la volumétrie et le style d’origine. L’emploi des matériaux traditionnels dans ces opérations de restauration a énormément réactivé les métiers de l’artisanat liés à la construction (Zellige, enduit en tadallakt, bois peint et sculpté, plâtrerie, ferronnerie, ébénisterie, etc.) en plus des métiers liés à l’ameublement et à la décoration.

Mesures requises en matière de protection et de gestion (2009)
Les mesures de protection relèvent essentiellement des différentes lois de classement des monuments historiques et des sites, particulièrement la loi 22-80 relative au patrimoine. Outre cette législation, chacun des monuments les plus importants de la Médina de Marrakech est protégé par des textes réglementaires spécifiques. En plus des services locaux qui agissent en faveur de la protection de cette médina, l’Inspection Régionale des Monuments Historiques et des Sites (relevant du ministère de la culture) chargée spécialement de la gestion, de la restauration, de l’entretien et de la conservation des monuments historiques d’une part, et de l’autre de l’examen des demandes d’autorisation de construction et d’aménagement et le contrôle des chantiers au sein de la médina, constitue une garantie pour une protection durable du site.
La Charte architecturale de la Médina de Marrakech, élaborée par l’Agence Urbaine de Marrakech en concertation avec l’Inspection régionale des monuments historiques et des sites, constitue un outil de gestion qui vise la sauvegarde du patrimoine architectural, urbanistique et paysager de la médina, par la mise en place d’une structure spécifique. Une convention pour la mise en œuvre de cette charte a été signée le 11 novembre 2008 entre les partenaires concernés.

Description longue

[Uniquement en anglais]
The capital of the Almoravids and the Almohads played a decisive role in the development of medieval planning. Marrakesh (which gave its name to the Moroccan Empire) is the textbook example of a large Islamic capital in the Western world. With its maze of narrow streets, houses, souks (markets), traditional crafts and trade activities, and its medina, this ancient settlement is an outstanding example of a vibrant historic city.
Marrakesh was founded in 1071-72 by Youssef ben Tachfin on the site of the camp where Abou Bekr had left him in charge. From that point forward, Marrakesh was no longer an occasional stopping place for the Almoravids. It became the true capital of these conquering nomads who succeeded in stretching their empire from the Sahara to the Ebro and from the Atlantic to Kabylia.
The original layout of the medina dates back to the Almoravid period from which there still remain various monumental vestiges (ruins of the so-called Abou Bekr Kasbah, Youssef ben Tachfin Mosque and Ali ben Youssef Palace, not far from the Koutoubia, the pool and the 'Koubba' of Ali ben Youssef Mosque which were discovered in 1955, Bab Aylan gate, etc.). In essence it is an adaptation of the older urban model of Marrakesh.
The walls of the medina were built in 1126-27 following the order given by Ali ben Youssef. The planting of the palm groves, which at the present still cover a surface area of roughly 13,000 ha to the east of the city, has also been credited to the Almoravids. When in 1147 this dynasty bowed to the attacks of the Almohads led by Abdel Mou'men, the task of purification that was carried out did not spare the monuments which, for the most part, were destroyed by the victors. Nevertheless Marrakesh remained the capital. Under the Almohad rulers (1147-1269), Marrakesh experienced new and unprecedented prosperity.
Between 1147 and 1158, Abd el Mou'men had the Koutoubia Mosque built upon the ruins of the Almoravid foundations. Its incomparable minaret, key monument of Muslim architecture, is one of the major features of the cityscape and is the actual symbol of the city. The ruler's successors, Abou Yacoub Youssef and especially Yacoub el Mansour, were the ones who truly renovated the capital. They built new quarters, extended the city wall, fortified the Kasbah (1185-90) which was a prolongation of the city to the south with its own ramparts and gates (Bab Agnaou, Bab Robb), its mosque, palace, market, hospital, parade-ground and gardens. These leaders strengthened their control over their domains by planting crops (Menara to the west) and by civil engineering achievements, the best known of which are the Tensift Bridge and the kettara network in the palm groves.
The decline of Marrakesh, which began during the conquest of the city by the Merinids in 1269, never went beyond the point of no return, as is illustrated by a number of non-negligible constructions (Ben Salih Mosque and minaret, not long after 1321). The rebirth of the capital under the Saadian rulers (1510-1669) led to a new blossoming of the arts, as borne out by the ruins of the El Badi Palace and the Saadian tombs, whose precious architecture is isolated from the rest of the Kasbah by a wall. Some of the elements making up these refined and sumptuous constructions came from afar, such as the marble columns from Carrara which Montaigne observed being cut in Tuscany 'for the king of Morocco in Berberia'. Also dating back to the Saadian period is the restoration of the Ben Youssef Madrasa and the building of several fountains decorated with gypsum work and woodwork (Mouassine, Chrob ou Chouf and Bab Doukkala Fountains).
Under the reign of the Alawite dynasty, Marrakesh, the temporary capital, was graced with a new mosque, madrasas, palaces and residences harmoniously integrated into the homogeneous unit of the old town, which was surrounded by 10 km of clay and lime and beaten-cob ramparts. Beyond the walls were the great traditional areas of greenery: the palm groves, the Menara and, to the south, the Agdal gardens that were redesigned by Moulay Abd er Rahman (1822-59).

Cartes

Date  ↓Category   Titre   
1994CarteCarte de delimitation. 1:10,000-scale topographic map, showing in red the boundaries of the site. 59x92 cm.

Carte interactive

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Road
Hybr
sat
Relief

Situations géographiques multiples

Identifiant  ↓Nom & Situation   Coordonées   Superficie   Date d'inscription   
331-001Médina et le jardin d'AgdalN31 37 53 W7 59 12 1018 Ha1985
331-002Jardin de la MenaraN31 36 50 W8 1 20 89 Ha1985



Date  ↓Category   Titre   
1985Evaluation des Organisations consultativesEvaluation des Organisations consultatives
1985DecisionReport of the 9th Session of the Committee
1985Décision09COM XA - Inscription : La médina de Marrakech (Maroc)
1994Décision18BUR IX2.B.1 -
1994CarteCarte de delimitation. 1:10,000-scale topographic map, showing in red the boundaries of the site. 59x92 cm.
2000Rapport périodique(Cycle 1) section II
2008Décision32COM 8D - CLARIFICATIONS DES LIMITES ET DES SUPERFICIES DES BIENS PAR LES ETATS PARTIES SUITE A L’INVENTAIRE RETROSPECTIF
2010Décision34COM 8E - Adoption des déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle







Source : UNESCO/CLT/WHC

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